Quelles ambitions pour le collège de Barbezieux ?

Un objectif initial modeste

Au cours des séances décisives du Conseil Communal des 15 et 18 septembre 1876, la commission chargée du projet avait limité l'objectif des études au collège à la classe de Troisième, ce que le maire exprimait clairement :

« Le collège dont le Conseil Municipal désire doter la ville ne sera point un établissement où les élèves qui se destinent aux carrières libérales pourront faire toutes leurs études ; ils ne pourront que les ébaucher. On a pensé avec raison, je crois, qu'on ne devait point y enseigner le latin au delà de la Troisième, nos lycées étant dans des conditions bien meilleures pour les classes plus élevées. Les élèves de Français et tous ceux qui se destinent au commerce y trouveront un enseignement spécial qui, nous l'espérons, répondra aux besoins de notre localité. »

Ainsi, l'objectif premier est assez modeste, limité à un enseignement débouchant rapidement sur des formations professionnelles.

Pourtant, une chaire de Rhétorique existe bien au collège en mai 1879, donc l'enseignement se poursuit vers le Baccalauréat.

 

  L'intérêt pour le Baccalauréat se limite à la voie scientifique.

 

La création de la chaire de Physique, le 16 novembre 1885, montre la prise en compte d'ambitions plus importantes :

« Monsieur le Maire soumet au Conseil, en lui demandant de l'appuyer, le vœu émis par le Bureau d'Administration du collège communal, dans sa séance du 5 novembre courant, lequel vœu est relatif à la création d'une chaire de Physique au traitement de 2100 francs. L'absence de cette chaire porte aux élèves candidats au Baccalauréat es-sciences un grave préjudice. L'intérêt du collège en réclame la création immédiate, on ne saurait l'ajourner plus longtemps sans jeter un profond discrédit sur les études de l'établissement. »

Le débat entre les deux voies classiques est relancé dans les années 1886-1887 à propos de la création d'une chaire d'Histoire et de Philosophie.

Le 21 novembre 1886, le Conseil Municipal estime curieusement que la création d'une chaire d'Histoire et de Philosophie pourrait se faire en supprimant la chaire de Rhétorique et de Seconde, qui ne retient au collège que très peu d'élèves.

Le 20 novembre 1887, le Maire s'exprime en ces termes :

« ...la petite quantité d'élèves qui s'adonnait à la lecture des lettres diminue de plus en plus, la grande majorité des enfants fréquentant les cours de sciences et de mathématiques et les cours de français. En outre, le Ministre, en créant un Baccalauréat d'enseignement spécial, a donné à cette partie une importance qui concorde avec l'intérêt de notre contrée. Ces différentes raisons majeures doivent donc engager la ville à fortifier, autant que possible les études qui conduisent au Baccalauréat es-sciences, aux Écoles gouvernementales et à l'enseignement spécial et à ne plus songer, devant la réalité des faits, à organiser d'une façon complète l'enseignement nécessaire pour faire des bacheliers es-lettres. »

Cela se traduira par la transformation de la chaire de Rhétorique et de Seconde en une chaire d'Anglais de l'enseignement spécial.

 

Le rétablissement de la voie littéraire

Le décret du 8 août 1890 réorganise cependant le Baccalauréat : chaque Baccalauréat comporte sa première partie, obligatoire, où les élèves sont interrogés sur les programmes de Seconde et de Rhétorique, avant une seconde partie en Philosophie, Mathématiques ou Sciences Physiques et Naturelles.

Ainsi, il n'est plus possible au collège de ne pas proposer des cours de Seconde et de Rhétorique, comme il le fait depuis trois ans (les élèves se dirigeant vers le Baccalauréat es-sciences passaient de Troisième ou de Quatrième souvent directement en Mathématiques Préparatoires (équivalent d'une classe de Première).

C'est donc l'évolution de l'examen qui oblige finalement la Commune à rétablir, définitivement, La chaire de Seconde et de Rhétorique.

Par contre, on ne perd pas de vue l'intérêt des études professionnelles : Le 11 novembre 1899, un atelier de forge et d'ajustage est crée au collège.

 

Le Principal expose que:

«  ...la prospérité future de cet établissement est lié à la création d'un atelier pratique de forge et d'ajustage, qui serait organisé de façon à préparer les élèves aux Écoles Industrielles et les dispenserait d'aller chercher ailleurs ces études spéciales ».