Les relations entre Charles de Gaulle et Winston Churchill

 

I- Une amitié très puissante

    Il semble important de préciser, en premier lieu, que le Général et le Premier Ministre ont tous deux eu un apperçu de l'un et de l'autre très positif et agréable dès leur première rencontre. En effet, en cherchant dans les mémoires de ces deux personnalités, de nombreux commentaires se font sur l'un et sur l'autre lors de la réunion du 9 juin à Downing Street (le général venait d'être promu secrétaire d'état par Reynaud). Tout d'abord, le Général de Gaulle qualifie Churchill de "savant", d'un "être de plein-pied", et met en avant l'"assurance de son jugement", "sa grande culture", ainsi que sa "connaissance sur les pays, sujets...". Ainsi, de Gaulle se comporte de manière admirative envers Churchill. Puis, Winston Churchill aussi livre de nombreux compliements au général : lors de cette même journée, il le qualifie de "jeune" et "énergique", mettant en avant l'efficacité du Général, et ce dernier procure une "impression très favorable" selon les mémoires de Churchill.

    Ensuite, Winston Churchill en se liant d'amitié avec Charles de Gaulle, le soutient dans ses projets, idées, mais aussi financièrement. À cette époque, la France vient de s'effondrer, est sous le régime de Vichy et occupée par les Allemands. Ainsi, de Gaulle ne représente pas un homme puissant, et la France libre en tant qu'alliée apporte une aide modeste. Cependant, il semble que pendant l'été 1940, ces deux hommes entretiennent une relation bien plus personnelle que politique. En effet, le Premier Ministre encourage les Français à continuer la lutte, comme il l'avait accepté sans hésiter que le Général de Gaulle lance son fameux appel du 18 juin sur les ondes de la BBC, qui encourageait les Français à venir en Angleterre pour continuer à se battre. Mais encore, le Général passait de nombreux repas chez le Premier Ministre. Il semble alors que ces hommes partageaient beaucoup.

  Cependant, le temps de guerre dégrade les relations entre ces deux amis.

 

degaullechurchill

8 mars 1941

 

II-De nombreux conflits et malentendus enveniment alors leurs relations entre septembre 1940 et 1941

  Après l'été 1940, les relations se brouillent.

    Pour commencer, les deux hommes ont des objectifs politques différents, ce qui dégrade leur amitié: en janvier 1941, à Passy, de Gaulle se plaint des restrictions britanniques : "le joug britannique était devenu insupportable. Je ne pouvais bouger dans aucun des domaines sans me heurteur aux Anglais". Là, de Gaulle réclame plus de liberté, car il estimait qu'il n'en avait pas suffisamment, et que Churchill est l'auteur de cette diminution de ses propores responsabilités. De plus, lors de la même année, le Premier Ministre voulait anéantir l'Allemagne nazie, mais ne pas rompre ses relations avec le régime de Vichy, ce qui ne plait naturellement pas au général. Ce dernier accuse alors Winston Churchill d'être responsable de la dégradation de leurs relations, à cause de cette décision.

    Puis, ces deux personnalités s'expriment plus précisémement dans leurs mémoires. En effet, dans celles de Churchill, son impression sur de Gaulle, entre septembre 1940 et 1941, est explicitement exprimée :"Je savais qu'il n'était pas un ami de l'Angleterre", remettant donc en question leur forte relation de l'été 1940. Enfin, le Général mentionne les Anglais dans ses notes, mais met tout de même indirectement l'accent sur ses relations orageuses avec Churchill :"Je n'ai aucune confiance en les Anglais : il prennent et gardent une attitude hypocrite". Cependant, ces tensions se dissipent lors de leur entretient du 12 septembre 1941, et rétablissent par la même occasion une confiance l'un envers l'autre.

 

Bérénice Bernard, Terminale L